Le 23 janvier 1999, la vie de Didier Barbé a basculé. Alors qu'il se baladait à moto, il a été fauché par une voiture qui tentait un dépassement sur la dernière flèche de rabattement. « J'ai eu la jambe sectionnée et j'ai été amputé d'un bras alors que j'étais dans le coma à l'hôpital », raconte le miraculé.
Après plus d'un mois en réanimation, il a dû réapprendre à marcher avec les contraintes d'une prothèse et réapprendre à utiliser sa main droite. Paralysé de l'épaule gauche, Didier Barbé ne peut pas porter de prothèse. Le chauffeur routier s'est vu retirer ses permis. « Cela a été une humiliation de plus pour moi. Aujourd'hui, je conduis une voiture adaptée, mais j'ai dû repayer pour passer mon permis de conduire...»
Le Lavallois a été déclaré inapte à 100 % à exercer toute activité professionnelle. « Certains jours, je n'arrive pas à enfiler ma prothèse, je dois donc me déplacer en fauteuil. En marchant, je me suis abîmé ma jambe valide, j'ai de plus en plus de mal à me déplacer. »
Au-delà de la douleur physique, et du traumatisme dû à la perte de ses membres, Didier Barbé veut dénoncer les affronts, les complications qui lui sont imposées pour la moindre activité. « Je pratique la plongée avec bouteille au côté d'un moniteur adapté à Laval. C'est une rééducation fonctionnelle. Pour faire une sortie en mer, j'ai dû appeler onze clubs différents avant qu'un accepte de me prendre en charge. C'est pesant de se justifier de tout, tout le temps. »
Côté administration, les difficultés se font sentir aussi. « Il n'y a aucune case qui corresponde à mon statut. Je dispose d'une carte de stationnement que je dois renouveler tous les 5 ans. Comme si ma jambe allait repousser ! C'est un combat quotidien », dénonce Didier Barbé. Ce dernier regrette aussi que les professionnels de santé profitent des personnes handicapées. « Si vous faites des devis pour des prothèses, pour du matériel identique, les tarifs ne sont pas les mêmes partout ! »
En témoignant de son vécu auprès des jeunes, Didier Barbé a l'impression de suivre une thérapie. « Je tiens à leur montrer l'envers du décor. Dire qu'une personne a été gravement blessée ne veut rien dire. Il faut montrer aux jeunes les conséquences d'un accident pour qu'ils prennent conscience du danger. »
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