Le cinéma est un art qui a pour fonction de décrire la réalité. Le meilleur moyen de le faire est encore de mettre en scène un monde futur.
Dans un monde idéal en noir et blanc, la mémoire a été effacée du cerveau des hommes, qui vivent dans la plus parfaite égalité et ne connaissent pas l’amour. Seul le Giver (le Passeur) conserve la mémoire du passé, et il est chargé de la transmettre à un jeune, qui deviendra le futur Giver. C’est Jonas qui est choisi pour ce rôle. Mais son apprentissage avec le Giver se révèle très douloureux.
Cette adaptation d’un best-seller de Lois Lowry, paru en 1993 et destiné aux jeunes adultes, frappe par l’originalité de son esthétique, avec ces images en noir et blanc, qui s’éclairent de touches de couleurs, quand le héros commence à avoir des souvenirs. La grande force du film consiste à montrer, sans jamais porter de jugement, cette atmosphère glacée et glaçante d’un monde d’où l’on a évacué toute émotion et tout libre-arbitre, afin de supprimer tous les ferments de la guerre et de la souffrance. Si la mise en scène est parfois un peu lourde, l’histoire est très prenante, et l’interprétation, dominée par deux monstres sacrés, fait la part belle à des débutants prometteurs.
Ce monde futur qui fait froid dans le dos, c’est déjà notre monde, avec l’omniprésence de la science (eugénisme, infanticide, euthanasie, PMA et GPA), le principe de précaution et, bien sûr, le lavage de cerveau, qui supprime tout sens moral. Il y a tout cela dans ce film qui fait réfléchir, même si c’est seulement suggéré. Surtout, l’amour et la transmission sont les deux valeurs qui peuvent sauver l’humanité… à condition d’être prêt à en payer le prix en termes de souffrances.
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