Avocats en grève". C'est ce qu'on pouvait lire sur la robe des hommes des lois, vendredi 4 octobre. Même si les audiences dites "d'urgence" étaient assurées, les avocats ont protesté leur mécontentement, suivant ainsi le ras-le-bol national de la profession. « On veut interdire le cumul des professions d'avocat et de parlementaire, commence l'ex-bâtonnier Doreau. Je ne vois pas en quoi dérange cette double activité. A ce que je sache, ce n'est pas un avocat qui a semé le trouble au gouvernement cette année. Alors pourquoi nous stigmatiser ? », ajoute l'avocat en colère. « Toutes les actions de groupes vont être déléguées aux associations de consommateurs, au détriment des avocats. On souhaite aussi leur enlever les interventions lors de plan de sauvegarde de l'emploi », s'insurge Emmanuel Doreau, qui ne comprend pas pourquoi un avocat ne pourrait plus plaider lors de licenciements massifs. « Idem pour les cessions de société civiles immobilières, qui seraient désormais réservées aux notaires. » Une autre mesure qui hérisse le poil des gens de robe : l'assimilation possible de l'avocat à son client en cas de fraude fiscale. « En gros, si votre client cache de l'argent, on pourra dire : "Maître, vous le saviez, vous êtes complice". Mais où est le respect du secret ? » expliquent les avocats du barreau de Laval, qui n'en reviennent toujours pas. « Nous sommes victimes du lobbying des associations de défense du consommateur, des notaires et des experts comptables », accuse maître Doreau. Le portefeuille des avocats est également dans le mal. Avec une aide juridictionnelle (sorte de fonds de paiement, pour les justiciables sans ressource) en perpétuelle baisse, certains avocats n'arrivent plus à joindre les deux bouts. « Dans un dossier de stupéfiants, qui va nous prendre entre 20 et 24 heures de travail minimum, nous sommes payé 2,20 euros de l'heure. Comment voulez-vous qu'à ce prix nous assurions une défense convenable à tous nos clients ? », questionne maître Nicolas Dirickx. En Mayenne, certains cabinets sont en liquidations judiciaire. « Alors qu'il existe des avocats d'affaire qui gagnent plus que très bien leur vie. Il faut arrêter de creuser le fossé ! », conclue Emmanuel Doreau.
Julien Moreau
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