Dans le Tarn-et-Garonne, Lisa Fernandez, cofondatrice du refuge Les 3 Dindes, a reçu un signalement. Une jument nécessitait des soins d'urgence dans un élevage équin situé dans le nord de la Mayenne. L'association s'organise et, le samedi 23 août à 19h, ses membres prennent la route pour un sauvetage hors norme : 1 700km pour extraire non seulement une jument, mais aussi quinze autres chevaux en détresse.
La jument en état d'urgence n'a finalement pas survécu
"Les grandes fondations sauvent souvent des troupeaux, mais pour notre petite structure, c'est plus rare : nombre d'animaux, huit heures de trajet pour rejoindre l'élevage, sans compter les moyens mis en œuvre pour mobiliser sur place. En arrivant à 5h du matin, nous avons fait l'inventaire des animaux, vérifié leur état de santé. Ensuite, je me suis entretenue avec le propriétaire pour obtenir les cessions." La jument en état d'urgence n'a finalement pas survécu, son état étant trop précaire. Les quinze autres bêtes ont pu être cédées aux associations-refuges par leur propriétaire. Dès 5h du matin, Lisa Fernandez était à pied d'œuvre pour sauver les chevaux. Le constat de maltraitance était sans équivoque : "La jument est restée couchée pendant plus d'une semaine sans assistance… Pour les autres, ils ne recevaient aucun soin, on ne leur donnait pas assez de nourriture, et un vétérinaire devait intervenir." L'intervention s'est déroulée avec le concours de la gendarmerie de la Mayenne et de la Division nationale de lutte contre la maltraitance animale (DNLMA).
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Les refuges manquent de place
Cette opération a mobilisé plusieurs partenaires. "Treize chevaux ont été pris en charge par l'association Un espoir pour les sans voix, dans l'Orne. Nous avons récupéré une jument dans notre refuge du Tarn-et-Garonne. Une dernière jument a rejoint une famille d'accueil dans l'Allier", confirme Lisa Fernandez. Pour autant, elle souligne aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les refuges aujourd'hui : "Aujourd'hui, la maltraitance est un sujet de société, avec des forces de l'ordre mieux formées. On a de plus en plus de réponses des autorités, des animaux extraits. Derrière, il faut accueillir et nous manquons tant de moyens que de place. J'ai une structure de 30 hectares, mais je ne peux pas prendre plus d'animaux car je ne peux pas les assumer financièrement et humainement."
Cette opération met également en lumière la fin de vie des chevaux de course, souvent revendus à des marchands. Lisa Fernandez est catégorique : "Le monde équestre a une part très sombre : la fin de carrière des chevaux. Ils meurent dans une totale indifférence. "
Le propriétaire déjà connu
Le refuge Les 3 Dindes avait déjà reçu, en 2022, des signalements de maltraitance concernant le même propriétaire. "Il fallait rapidement intervenir pour un poulain en détresse. Nous avions contacté l'association Le Repère pour le faire hospitaliser. Il est décédé." Jusqu'à aujourd'hui, aucun autre signalement n'était parvenu aux oreilles du refuge du Tarn-et-Garonne. "Cet homme exerce le métier de négociant en bestiaux, qui est parfaitement légal. Nous n'intervenons pas là-dessus. Notre sujet, c'est dès qu'il y a de la maltraitance."
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