• Quel est le bilan 2015 de l'industrie métallurgique en Mayenne ? Et comment se présente 2016 ?
L'activité des 200 entreprises de cette filière, employant 9 500 personnes, a été plutôt bonne, notamment pour les entreprises ayant développé une part de leur activité à l'international. Seul bémol, la liquidation judiciaire de la Fonderie mayennaise. Elle a entraîné le licenciement de 114 salariés. Pour ce dossier, nous avons organisé un “job dating” proposant 140 offres d'emploi aux personnes licenciées. Nous renouvellerons l'opération en mars. Concernant 2016, comme par le passé, la visibilité reste faible. On pilote à vue, à échéance de trois mois voire moins. Seuls les sous-traitants de l'aéronautique comme Ciral à Evron, UNM à Ernée ou encore Mecarelep à Gorron, ont des carnets de commandes remplis pour les prochaines années. C'est le résultat du succès d'Airbus.
• Avec la reprise du marché de l'automobile, peut-on s'attendre à un regain d'activités pour les sous-traitants mayennais ?
Oui, on peut s'y attendre dans ce secteur qui a judicieusement choisi de diversifier sa clientèle pour ne pas être à la merci du revers commercial d'un constructeur. Il faut noter que sur ces marchés très concurrentiels les marges restent faibles, de l'ordre de 2 à 3%. Les marges à deux chiffres dans la métallurgie, ça n'existe pas.
L'Etat a annoncé un plan de formation pour les chômeurs, est-ce une bonne mesure pour l'industrie qui manque de main-d'œuvre ?
Le président de la République annonce un plan d'urgence pour l'emploi auquel nous souscrivons totalement. Mais, en même temps, il publie des décrets complexes et anti-économiques. Ainsi, en octobre, un texte a été publié pour définir le nombre de stagiaires par rapport au nombre de salariés. Une entreprise employant dix personnes ne pourra pas en accueillir plus d'un, ceci quel que soit le domaine d'activités. C'est nous prendre pour des gamins.
Quant aux mesures sur l'apprentissage, l'industrie métallurgique mayennaise y souscrit également. Les entreprises ont besoin d'apprentis, car on sait très bien que la voie de l'apprentissage est une voie d'excellence. Sur ce dossier, nous allons travailler en étroite collaboration avec la Région.
Le compte pénibilité a-t-il été suffisamment assoupli pour ne pas être un frein à l'activité, notamment des TPE et PME-PMI ?
L'assouplissement dont on parle n'est en fait qu'un échelonnement de l'application. Ces mesures constituent bel et bien un frein. Quatre facteurs de pénibilité sont pris en compte depuis 2015, six nouveaux le seront au 1er juillet dont le risque chimique qui est incompréhensible pour un chef d'atelier. Comme le souligne le président national de l'IUMM Alexandre Saubot dans une interview aux Echos : “le sujet n'est pas d'être pour ou contre la pénibilité. Tous les chefs d'entreprise, depuis longtemps, savent qu'il faut accompagner les situations de pénibilité, mais le dispositif tel que le législateur l'a conçu est une usine à gaz.” Par exemple, nous allons devoir mesurer quotidiennement combien de fois un employé tourne son buste à droite ou à gauche. Les gens qui ont écrit ces textes de lois ne connaissent rien à l'entreprise.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.