« J’ai été appelé sous les drapeaux le 28 novembre 1939 à Quimper au 137e R.I. J’avais 20 ans. » Louis Quentin a eu 99 ans le 25 mai dernier. Doté d’une mémoire exceptionnelle, il raconte en détail tout ce qui lui est arrivé pendant cinq ans.
Il est parti en zone de combat à Fleine dans les Ardennes : « Le 20 mai au matin, les Allemands nous attendaient ».
Il a dû marcher avec plusieurs autres milliers de prisonniers jusqu’en Belgique. Un train l’a emmené en passant par Berlin, jusqu’au nord-est de l’Allemagne, au stalag n° 2B. « Ils nous ont ensuite demandé qui voulait travailler. J’étais assez volontaire pour me tirer du camp. »
Dans une ferme de 100 hectares
Emmené à la frontière de la Pologne, près de Dantzig, il a été affecté dans une ferme de 100 hectares. « On était bien logés, dans des chambres bien chauffées. On était heureux. » Il y est resté trois ans. Il a enduré le gel, la neige, les températures à -10° -12°.
Payé une fois et demie le prix de ceux qui travaillaient la terre parce qu’il « se levait très tôt le matin », il avait ses habitudes au village où il s’approvisionnait pour la semaine : « Je parlais allemand. J’avais apprivoisé les filles de la supérette ». Et il recevait des colis américains contenant des conserves, des gâteaux, du chocolat en barres : « Ça a duré jusqu’à ce que les Russes viennent nous délivrer, le 1er mai 1945 dans l’après-midi ».
Avec d’autres prisonniers, il s’est mis en route. Partis le 8 mai 1945, ils sont arrivés dans un village « grouillant de prisonniers ». « On est arrivés gare du Nord le 28 mai vers 1h du matin », puis il a pris le train à Montparnasse pour Laval, et enfin Ambrières.
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