Mercredi 29 mars 2023, à Ambrières-les-Vallées (Mayenne), un jeune garçon de 14 ans rejoint sa mère et son beau-père, qui se trouvent attablés dans un bar. Tout le monde s'alcoolise et la soirée se poursuit chez un ami. L'alcool aussi est invité. C'est quand le trio s'apprête à repartir que la situation s'envenime. Le beau-père refuse que l'adolescent monte dans le véhicule, alors il part à pieds.
Claques, coups de pieds...
Il n'y a pas tellement d'explications sur le pourquoi de l'altercation qui suit. Toujours est-il que c'est l'homme de 37 ans qui s'en prend à son beau-fils. Il le frappe : claques, coups de pieds dans les jambes. Les deux s'échangent des coups. L'adolescent parvient parfois à maîtriser son beau-père, se défend, puis finalement subit de nouveaux coups. Il prévient sa grande sœur, qui se charge d'alerter les gendarmes. La jeune victime présente des traces de coups au visage, à la main, au bras, à la nuque, ou encore à ses jambes. Il se verra délivrer une incapacité totale de travail de cinq jours.
Le beau-père est dans le box, ce vendredi 31 mars 2023 au tribunal de Laval (Mayenne). La mère de l'enfant a déposé plainte, même si ça "[l']embêtait". Son conjoint est sorti de prison l'été dernier. Il venait de purger une peine de plusieurs mois pour des faits de violence à son encontre ainsi que sur sa fille. Malgré l'interdiction de contact, il avait réintégré le domicile. "On est amoureux, elle acceptait qu'on se revoit", se justifie-t-il.
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"Je pense que c'est une maladie"
Selon le prévenu, seul l'alcool est à l'origine de ces violences : "Le vrai souci, c'est ça. Avec l'alcool, ça part en vrille. Je veux être suivi par des personnes compétentes, je pense que c'est une maladie." Il ne nie aucun fait, et affirme avoir pu être violent avec sa compagne et ses deux enfants auparavant, "toujours avec l'alcool".
En 2008, le prévenu, né au Mans, avait été condamné à une peine de dix ans de prison pour viol et violences sur concubine. "Je regrette l'absence d'excuses, alors que ce ne sont pas des faits isolés. Le minimum, c'était ça et des explications", indique l'avocate de la partie civile (administrateur ad hoc du jeune garçon).
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"L'alcool ne rend ni intelligent, ni sympathique"
"Nous avons là l'éclatante illustration que l'alcool ne rend ni intelligent ni sympathique", clame le procureur. "Rien ne va aujourd'hui dans la situation de monsieur. Vous avez choisi de retourner chez madame, de consommer de l'alcool et de frapper le mineur. Vous n'avez pas fait le choix de suivre une cure."
L'avocat du prévenu, maître Robert, répond : "C'est factuel : quand il boit, il est violent ; quand il ne boit pas, il ne l'est pas et entretient même de bonnes relations avec son beau-fils. D'ailleurs, le vœu de tous, c'est avant tout qu'il se soigne, pas qu'il retourne en prison." Il souligne l'utilité selon lui d'un aménagement de peine.
12 mois de prison ferme
Finalement, le tribunal condamne le prévenu à une peine de 24 mois de prison avec mandat de dépôt, dont 12 mois avec un sursis probatoire renforcé de 24 mois. En plus, deux mois d'un sursis précédent sont révoqués. Il devra se soigner, travailler, indemniser la victime, et ne pas entrer en contact avec elle ni paraître à son domicile.
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