Ras-le-bol. Gérard *, magasinier pour une grande surface de Laval (Mayenne), n'en revient toujours pas. Alors qu'il espérait une prime avec ses collègues parce qu'ils continuent à venir travailler en ces temps de confinement lié au coronavirus, « notre patron nous a dit qu'on pouvait s'applaudir ».
« On n'est quand même pas des chiens ! On attendait un minimum de reconnaissance par rapport au fait qu'on est toujours là. On pourrait se mettre en arrêt. »
Un nombre de commandes en hausse
Depuis le début du confinement, le nombre de caddies qu'il prépare pour les clients du drive a explosé. « Le soir où Macron s'est exprimé, on a vu les commandes se multiplier. On n'arrive plus à mettre en rayon alors qu'il n'y a pas de pénurie. Mais les gens sont bornés. On bosse comme des acharnés. »
Et la fatigue commence à se faire sentir car les grosses commandes ne se tarissent pas. Certains clients viennent aussi pour acheter quelques bricoles histoire de sortir de chez eux.
Les mercis, ça ne suffit plus
« Nous avons récupéré une clientèle qui n'était pas la nôtre. Des collègues ont été renvoyés chez eux car ils sont sensibles. On le comprend parfaitement. Après, on va nous dire qu'ils ont pris des intérimaires. Mais les merci, ça ne suffit plus. » D'autant que certains se font insulter parce que des commandes ont pris du retard.
Et puis, le risque sanitaire plane au-dessus de la tête. « On est encore nombreux à travailler. Même si on a les gestes barrières, on met les commandes dans les coffres, mais on se dit ''Prenez votre cargaison et allez-vous en". Parce que le virus, on pourrait aussi le choper. Quand on voit des clients avec des masques, est-ce que c'est parce qu'ils sont déjà malades ? »
* prénom d'emprunt
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