Comment s’est manifestée votre anorexie ?
J’étais licencié au centre de formation du Stade lavallois et en sports-études football au lycée Ambroise-Paré. J’avais 17 ans. Je n’ai pas été conservé au club et ma tante est décédée d’un cancer. Ça a été une grosse perte de repères.
La maladie s’est insérée. Je ne m’en suis pas rendu compte, ça a été très progressif. J’ai mis du temps à comprendre que j’étais malade. Des petits signes arrivaient. Ils devenaient de plus en plus importants jusqu’au jour où il a été très difficile de faire marche arrière.
Chacun réagit différemment. Moi, j’ai pratiqué du sport de manière excessive. Il m’arrivait de courir des heures et des heures.Très rapidement, j’ai perdu beaucoup de poids. 18 kilos en 4 mois. Les effets ont rapidement été identifiables.
Votre entourage s’en est-il aperçu ?
On ne m’en parlait pas particulièrement. Les gens comprenaient qu’il y avait un problème, qu’il se passait quelque chose mais personne n’a eu le courage de m’en parler. Les regards changent. On le sent bien.
Seuls les proches s’inquiètent véritablement. Au sein de la famille, ça a créé un déséquilibre. Dans cette vie qui manquait de stabilité et de repères, j’avais besoin d’être soutenu par mes proches. On partageait beaucoup de choses. On me mettait en valeur, on m’écoutait, on me considérait.
5% des anorexiques sont des hommes
Comment êtes-vous parvenu à la guérison ?
J’ai eu un soutien psychologique mais assez faible. J’ai compris qu’ils avaient une méconnaissance de cette maladie. Hormis le psy qui m’a aidé, il y a une grosse part de volonté dans la guérison. Je n’ai pas interrompu mes études. Au contraire, je me suis renfermé dans ma bulle. Je suis perfectionniste. Les personnes atteintes de cette maladie sont très studieuses.
Cette maladie touche surtout les femmes, seulement 5 % des anorexiques sont des hommes, principalement dans la sphère sportive. C’est la maladie qui s’insère et qui gère notre quotidien. Avec l’anorexie, on culpabilise. Le lâcher prise est l’unique voie de guérison.
Aujourd’hui, tout va pour le mieux. Je n’ai pas retrouvé mon poids mais ça reste relativement stable. Je pratique toujours du sport, c’est en moi. L’écriture m’a apaisé.
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