La journée du vendredi 25 novembre 2022 a été riche en émotions pour un petit groupe de femmes venues assister à l’action initiée place Clemenceau, à Mayenne. En écho à la journée nationale contre les violences faites aux femmes, une chorégraphie a été présentée au public par des danseuses du conservatoire de Mayenne, et conclue par un lâcher de masques par 150 lycéens et étudiants du territoire. Si ces femmes ont été particulièrement touchées, c’est parce qu’elles ont toutes connu la violence, de leur compagnon ou de leur père. Une violence physique, psychologique, sexuelle, parfois financière…
Pour briser le silence, elles ont posé pour une série de portraits, intitulée Osez faire tomber le masque, et qui a été dévoilée au public vendredi dernier. Toutes ont accepté dans le seul objectif de faire savoir que « la seule issue n’est pas la mort. Il existe des solutions pour partir ». Elles sont conscientes que « de parler, de dévoiler (son) visage, c’est affirmer aux yeux des autres ce que l’on a vécu. Il y a peu de gens dans notre entourage qui sont au courant. On ne le crie pas sur les toits. On entend trop souvent en retour : mais pourquoi tu n’es pas partie ? Ce n’est malheureusement pas si simple. »
Beaucoup d’entre elles ont pris la décision de quitter leur foyer pour leurs enfants.
Une autre raconte : « Après une énième agression sexuelle, qui a été très violente, je me suis dit, si tu ne pars pas, la prochaine fois tu mourras… »
Retrouver l’estime de soi
À travers cette séance photo, menée par Alain Nicoux du club photo d’Aron, elles ont voulu montrer qu’elles n’étaient pas de simples victimes de violence. « On a retrouvé l’estime de soi. »
"On ne deviendra pas des lâches"
Certaines femmes ont même confié à leur photographe se trouver belles sur les clichés. « Ça fait plaisir d’arriver à ce résultat », livre Alain Nicoux.
Les réactions des jeunes lors de la manifestation place Clemenceau ont conforté la décision de ces femmes de montrer leur visage au grand jour. « Des jeunes hommes sont venus nous voir, nous apporter leur soutien. Nous leur avons demandé de devenir de vrais hommes. Ils nous ont répondu : On ne deviendra pas des lâches. » Les modèles d’un jour, dont le portrait est affiché sur la façade des Possibles à Mayenne, espèrent avoir participé à donner les clés aux générations futures pour que ce fléau cesse. « Nos générations n’ont pas fait le travail. Mais avec la libération de la parole, la nouvelle génération va pouvoir agir. »
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